mercredi 30 décembre 2009

The Electric Soft Parade - Holes In The Wall





Je ne sais plus où j'avais lu un avis que je partage tout à fait, à propos des souvenirs associés à la musique (chez Coolbeans je crois, mais je n'arrive pas à retrouver le billet en question). En écoutant tel disque je pense à mes vacances en Sardaigne, en écoutant tel autre je pense à l'hiver 2003... Quand on écoute tout le temps de la musique, sans arrêt et partout, impossible d'associer un disque à un souvenir précis.

Impossible sauf pour ce Holes In The Wall, premier album de The Electric Soft Parade, un groupe anglais composé des frangins Tom et Alex White (18 et 20 ans à la sortie du disque). Un bon album de post-brit-pop (comme le montrent les très bluriennes Empty At The End ou Why Do You Try So Hard To Hate Me? et son intro à la Song 2), qui n'a sans doute pour vous rien d'extraordinaire, et qui est certainement moins réussi que son sucesseur, le plus rock US, plus court et plus racé The American Adventure. Mais pour moi, les belles ballades It's Wasting Me Away ou Holes In The Wall sont le calme avant la tempête, le riff de guitare en intro du premier titre Start Again c'est la menace qui pointe le bout de son nez. Et l'épique Silent To The Dark, ses neuf minutes et sa partie centrale psychédélique c'est la plongée dans le passé, la perte de la notion du temps, les tonneaux enchaînés sans pouvoir les compter et la sensation de se retrouver au coeur de la pochette, en chute libre dans cet escalier en colimaçon.
Après atterrissage sur le côté, on se dit cool on se remet le CD et on se la refait? Bon non en fait. Mais finalement c'était assez fun, et chaque écoute de cet album me ramène dans la voiture (RIP) théâtre de mon seul accident "sérieux".

Et vous, un souvenir particulier en rapport avec un disque à raconter?

1er album sur 3
db records
Angleterre
2002

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lundi 21 décembre 2009

Modest Mouse - The Moon & Antartica





Cette chronique a été écrite par Manu (avant la publication de la review de Good News...!)
Manu est le co-fondateur de Listen2Fight, et est également aux commandes du blog The Good Times Are Killing Me (preuve qu'il est fan de Modest Mouse ;-)

Isaac Brock a vu dieu. Il a tout compris mais ne parviendra probablement jamais à nous l’expliquer. On serait aigri pour moins que ça, il ne faut pas s’étonner de voir le gaillard perdre patience et retrouver les pédales de disto de temps en temps. Sans compter les guitares désaccordées et les cris qui sont les marques de fabrique de Modest Mouse depuis 1993.

Parce que oui, le groupe a plus de 15 ans de carrière et 6 albums derrière lui. Et s’il est désormais reconnu comme un des pionniers du mouvement indie-rock aux Etats-Unis, on ne les connait en Europe qu’au travers des singles sautillants Float On et Dashboard. Un paradoxe de plus quand on s’aperçoit que l’essentiel de sa discographie est composé de morceaux cyniques et désabusés.

Where do you move when what you're moving from
Is yourself ?

(Never Ending Math Equation - Building Nothing out of Something, 1999)

I dont know
but I’ve been told
you never die
and you never grow old

(I came as rat – The Moon and Antartica, 2000)

The universe is shaped exactly like the earth
If you go straight long enough you'll end up where you were

(Third Planet – The Moon and Antartica, 2000)

Et effectivement, dans l’univers de Modest Mouse on ne vieillit pas, on ne va nulle part, on revient toujours au même endroit. C’est le prix à payer pour avoir voulu regarder le monde par l’autre bout de la lorgnette.
Du haut d’Epic, en cette année 00, Modest Mouse s’apprête à conquérir le monde, ou du moins à sortir de la cabane de jardin qui lui servait de local de répétition jusqu’à l’excellent The Lonesome Crowded West sorti trois ans plus tôt. Et dès Third Planet on constate que les textes à la fois riches et arides de Brock ont trouvé une production à leur mesure sur The Moon And Antarctica.
Les effets judicieux sur Gravity rides everything ne feront que confirmer le boulot effectué par le producteur Brian Deck.
Premier chef d’œuvre de l’album, Dark Center Of The Universe contient l’essence même de Modest Mouse: un premier couplet chanté les dents serrées, déchainement de batterie et de guitares sur le refrain et ainsi de suite jusqu’à ce que Brock explose:

Well, it took a lot of work to be the ass I am
And I'm really damn sure that anyone can
Equally, easily fuck you over


Autre morceau marquant, Tiny Cities Made Of Ashes est l’occasion d’apprécier la basse entêtante d’Eric Judy sur un titre plus léger, plus funky et plus drôle aussi:

I just got a message that said
«Yeah, hell has frozen over»
I got a phone call from the Lord
Saying, «Hey, boy, get a sweater right now»


Retour aux choses sérieuses avec A Different City (« I want to remember to remember to forget you forgot me ») qui sert d’introduction à un trio de chansons encore plus sombres : The Cold Part, Alone Down There et The Stars Are Projector nous emmènent donc au coeur du cerveau torturé de Brock et des voix qui le peuplent:

Hello how do you do? My name is you

Fermez les yeux. On s’y croirait.
Wild Pack Of Family Dogs se démarque du reste de l’album. D’abord par sa courte durée ensuite par son aspect ballade guitare-accordéon qui n’aurait pas dépareillé sur l’Unplugged in NY de Nirvana… Je vous ai dit que Modest Mouse est lui aussi issu de la pépinière de Seattle?
Paper Thin Walls revient à des métaphores plus terre à terre:

It's been agreed, the whole world stinks
So no one's taking showers anymore


I Came As Rat enfonce le clou aussi bien par ses accords entraînants que par sa production ethérée. On retombe sur Lives un morceau très beau et très calme, quasiment apaisé:

My hell comes from inside, comes from inside myself
Why fight this?
Everyone's afraid of their own lives
If you could be anything you want
I bet you'd be disappointed, am I right?


Mais comme le laisse présager l’avant dernier morceau Life like weeds, Modest Mouse n’en a pas encore fini avec nous:

What's up? Make love?

Et puis toute batterie dehors pour un sprint final:

And the one thing you taught me
About human beings was this:
They ain't made of nothing but water and shit!


Vous l’aurez compris, je suis fan de cet album, du premier au dernier morceau. De ses tournures de phrases à la fois bourrines et intelligentes, de ses guitares foireuses dans un écrin de velours et de tout ce qu’il peut avoir de mélancolique, torturé et tordu.
Alors si cet article peut donner envie à ne fusse qu’un lecteur de se pencher sur ce chef d’œuvre je pourrai dormir sur mes deux oreilles ce soir.

3ème album sur 5
Epic
USA
2000

En écoute sur Grooveshark

jeudi 17 décembre 2009

The Sleepy Jackson - Lovers





Celui-là c'est typiquement le  genre de disque auquel je pensais dans l'édito quand je parlais des disques modestes, des coups de coeur dans un parcours musical, en opposition aux chefs-d'oeuvre reconnus de tous. Un de mes albums préférés dans cette décennie, et ce pour plusieurs raisons.

Parce que c'est un premier album, et que j'ai toujours une tendresse particulière à l'attention du premier disque d'un groupe, avec parfois la mauvaise habitude de s'en désintéresser par la suite pour aller voir du côté d'un autre groupe qui sort son premier album. Et parce que c'est une petite pépite qui m'a donné plein d'espoirs à sa sortie, et plein de déceptions par la suite.
Quand en 2003 sort Lovers, le premier album de The Sleepy Jackson, son leader Luke Steele a 23 ans, tout comme moi (Wikipedia me dit d'ailleurs qu'il est né quatre jours après moi)(vous êtes ravis de l'apprendre). Et on a alors l'impression de découvrir un nouveau petit génie, tant cet album est enthousiasmant et bordélique. La pop de The Sleepy Jackson part dans tous les sens, à l'image de la voix de son chanteur, parfois très aigüe et parfois plus grave, très douce. Sur le premier titre Good Dancers, elle se cache au milieu des choeurs et des cordes alors que sur l'interlude au piano Fill Me With Apples elle s'essaye au spoken word, imitant un Tom Waits dans sa tonalité.
Véritable fourre-tout pop, Lovers passe sans transition d'un titre à la batterie puissante (Vampire Racecourse) à des morceaux plus mélancoliques (Acid In My Heart), de magnifiques pop-songs (This Day, Miniskirt et sa pedal steel) à des ambiances plus électro (Don't You Know), avant d'enchaîner sur un morceau country/folk (Old Dirt Farmer).
Après de tels débuts, on sait que ça peut se terminer de deux façons différentes: soit Luke Steele canalise son songwriting, et il sort un vrai chef-d'oeuvre, soit ça part totalement en vrille et ça se finit en grandiloquence et surenchère. Malheureusement ce n'est pas la première solution qui semble avoir été choisie par Steele, car le deuxième album de The Sleepy Jackson, Personality: One Was A Spider. One Was A Bird. (rien que le titre), est un gros chou à la crème un peu indigeste. L'an dernier, Luke Steele a également sorti le premier album d'Empire of the Sun (avec Nick Littlemore de Pnau), sorte de réponse australienne et ratée à MGMT. Même pas la peine de mettre les galettes sur la platine pour se rendre compte de ça de toute façon, les pochettes de ces deux disques étant assez explicites! Une news chez Magic m'apprend que le troisième album de The Sleepy Jackson est bien avancé, mais que son label n'est pas franchement pressé de s'y mettre. J'avoue que cette nouvelle me laisse assez indifférent désormais.

1er album sur 2
EMI
Australie
2003

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samedi 12 décembre 2009

The Microphones - "The Glow" Pt. 2





Cette chronique a été écrite par Matthias
Vous pouvez me proposer les vôtres par mail (themanofrennes@gmail.com)

En ces jours de top de l’année, de la décennie, du meilleur, du moins bon, de la plus grosse et j’en passe et des meilleurs. Pas un mot sur ce disque. Et pourtant…
Je ne pense pas être un prophète et avoir des leçons à donner aux «grands maîtres blogueurs de la toile» mais quand même! Que ce disque soit passé inaperçu auprès du petit monde indé est pour moi, encore plus qu’un blasphème (j’exagère il a quand même était chroniqué par Pitchfork). Donc Glow Pt.2 de The Microphones (maintenant appelé Mount Eerie) sorti en 2001 est l’œuvre de Phil Elvrum. Qui depuis le milieu des années 90 sort des albums lo-fi, bruitistes et sombres, mais toujours passionnants.

L’album qui m’intéresse, enfin nous intéresse ^^, ne déroge pas à la règle. Glow Pt.2 (20 chansons) est un disque varié, très varié. La première chanson I Want Wind To Blow débute sur des parties de guitares calmes, puis s’intensifie petit à petit avec une batterie trafiquée, puis on passe sans laps de temps à la deuxième chanson: d’énormes guitares saturées faisant penser à du métal. Un des grands points forts de ce disque pour moi en plus de sa diversité, c’est que les voix ne sont jamais mises en retrait comme souvent dans ces musiques là. En effet, sauf exception, je n’ai jamais pu supporter entendre du bafouillage qui je trouve parasite l’écoute d’un morceau. On trouve sinon de sombres ballades folk, faisant penser aux années «Palace» de Will Oldam comme Headless Horseman ou bien des plus funky (I Felt Your Shape) à des morceaux plus bruitistes (Samurai Sword) et même des drones (Something). Pourtant l’ensemble ne manque jamais de cohésion. Autre point remarquable, la production de cet album est juste parfaite. Enregistré très modestement, on trouve une richesse d’éléments incroyable, qu’on remarque petit à petit après plusieurs écoutes (que je recommande d’ailleurs dans le calme et au casque). Pour les collectionneurs, le «packaging» de ses sorties est toujours très réussi mais là en l’occurrence, ce n’est pas le meilleur exemple.

Cet album est plus que mon album de cette décennie, mais sûrement celui de ma vie. Par sa diversité, il m’a ouvert à plein de courants musicaux différents. Et après des milliers d’écoutes j’éprouve toujours autant de plaisir à l’écouter.

5ème album sur 6
K Records
USA
2001

En écoute sur Deezer

jeudi 10 décembre 2009

Modest Mouse - Good News For People Who Love Bad News





Sans cette chanson Modest Mouse serait sans doute resté le groupe qu'il était avant, un groupe de rock indépendant connu de quelques spécialistes dans son pays mais ignoré ailleurs. Alors que désormais c'est l'un des plus grands groupes d'indie rock, connu et reconnu à travers le monde au même titre que Death Cab For Cutie. Et cette chanson c'est Float On évidemment.

Si je devais choisir LA chanson de la décennie, comme ça sans réfléchir, je dirais tout de suite Float On. Il me faudrait ensuite un temps de réflexion pour en citer une autre. Ce morceau est incroyable, efficace dès la première écoute et toujours aussi énorme à la énième, cinq ans après. Non mais ces guitares! Cette hargne dans la voix de Brock! Quant aux paroles, rien de bien compliqué, juste l'envie d'adopter la positive attitude (comme le disait Raffarin!), de croire que les mauvaises nouvelles peuvent se transformer en bonnes:

I backed my car into a cop car the other day
Well he just drove off, sometimes life's OK
I ran my mouth off a bit too much, oh, what did I say?
Well you just laughed it off, it was all OK


And we'll all float on OK
And we'll all float on OK
And we'll all float on OK
And we'll all float on anyway

Placé en troisième position, Float On lance de fort belle manière l'album, sans pour autant l'étouffer, l'écraser de sa domination. Car Modest Mouse est capable de varier ses compositions, de passer de l'ambiance de Float On à des motifs plus mélancoliques, grâce à la voix d'Isaac Brock qui se fait paresseuse sur The World At Large ou avec le piano de Blame It On The Tetons. Par une écriture plus pop et accessible que sur les albums précédents, Modest Mouse a conquis un plus large public, sans pour autant renoncer à ses guitares électriques en feu (Bury Me With It) ou à la voix ultra-écorchée de son chanteur (Dance Hall). Et ce que j'adore également chez Modest Mouse, c'est leur capacité à introduire le banjo dans leurs chansons rock, comme sur Bukowski ou le génial This Devil's Workday et son brass band.

Malgré le renfort de Johnny Marr, la suite sera moins intéressante: We Were Dead Before The Ship Even Sank est très loin du niveau de son prédecesseur, et l'Ep sorti cette année (No One's First and You're Next) peine un peu aussi. Mais il était difficile de faire mieux que cet album emblématique de la décennie qui, en plus de ses chansons parfaites, possède également une pochette et un titre impeccables.

4ème album sur 5
Epic
USA
2004

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vendredi 4 décembre 2009

Godspeed You! Black Emperor - Yanqui U.X.O.





Tiens si je mettais un peu de musique classique. Godspeed You! Black Emperor. Parfait pour le temps froid du jour (28°C, dans les moyennes de saison pour un mois de décembre). Hop, je mets la fiole dans le pistolet, une intra-veineuse et c'est parti pour 75 minutes de voyage dans le temps. Sur la mini-photo imprimée sur la fiole j'aperçois à peine la pochette de l'album, ils la voyaient mieux à l'époque des disques (?!)(aucune idée de la tête que ça avait). La musique colle bien à la photo en fait. Je les imagine bien mettre ça à fond dans l'avion pendant qu'ils bombardent le Vietnam, l'Irak ou l'Iran (ah non ça c'est plus tard je crois). On entend même précisément le moment où les bombes frappent le sol, un peu après cinq minutes sur Rockets Fall On Rocket Falls. Puis ils ramassent les morts sur la fin du morceau. Les barbares. On fait ça tellement plus proprement maintenant, pas une goutte de sang, pas un membre arraché, le temps de dire ouf et vous n'êtes déjà plus là. Depuis que la Suisse a envahi le monde entier tout se fait plus proprement, heureusement.
Bon si je me mettais de la musique préhistorique maintenant. Mozart. Là ça remonte à plus de 700 ans. Il est 18h00 et nous sommes le 4 décembre 2509.

A chaque fois c'est comme ça que je la vois la musique des canadiens de GY!BE. La musique classique du futur. Les Beethoven du 25ème siècle. Tout le reste aura disparu. Peut-être qu'il y a 500 ans la musique était beaucoup plus variée que ce que l'on croit, mais n'est resté que ce que l'on appelle maintenant la musique classique. Est-ce qu'ils avaient leurs Britney Spears ou Lady Gaga à eux à cette époque? Qu'est-ce qui restera de la musique d'aujourd'hui dans 500 ans?
Je n'aime pas le post-rock. Enfin je ne sais pas trop en fait, puisque je n'en écoute quasiment jamais. Je dois avoir trois disques de ce genre dans ma discothèque (à moins que Sigur Rós ça compte?): deux Silver Mt Zion (groupe composé des membres de GY!BE) et ce Yanqui U.X.O.. Soit environ 0,2% de mes disques. Mais ce disque, quel choc. Sans doute parce que c'est mon premier contact avec ce genre. Quand on est habitué au format couplet/refrain/mélodie/3 minutes chrono, forcément ça fait un choc.  Je ne suis pas allé plus loin d'ailleurs, même si Yanqui U.X.O. n'est pas considéré comme étant leur meilleur album (c'est plutôt celui-ci (en bas) je crois). Ça reste quand même un putain d'album. Puissant.



3ème album sur 3
Constellation
Canada
2002

A écouter sur Grooveshark

mercredi 2 décembre 2009

The Mountain Goats - The Life Of The World To Come





Quel temps faut-il laisser à un album avant qu'il ne puisse faire son entrée dans les meilleurs albums de la décennie? Six mois? Un an? J'aurais pu me poser la question pendant pas mal de temps (oui j'ai des questions existentielles terribles en tête), tout en allant chercher du côté du début des années 2000 les albums qui feraient l'objet des premières chroniques. Mais le plus simple est de régler la question de suite en entamant ce blog avec le dernier album de The Mountain Goats, sorti il y a moins de deux mois. Car il ne m'aura pas fallu longtemps pour me rendre compte que The Life Of The World To Come est un grand disque, un album qui durera. Je crois que c'est déjà l'album que j'ai le plus écouté cette année.

The Mountain Goats c'est John Darnielle, essentiellement. C'est le membre fondateur du groupe, c'est le chanteur et le compositeur. Depuis 2007, le groupe est un trio, avec Peter Hughes et Jon Wurster pour accompagner Darnielle. The Mountain Goats c'est surtout un groupe pas tout récent, et très productif. Formation en 1991, premier album en 1995, seizième cette année, une bonne moyenne annuelle donc (avec un pic en 2002, quatre albums!). Longtemps passé inaperçu par chez nous (et peut-être par chez eux aussi), le groupe commence à un peu plus faire parler de lui depuis 2/3 ans et les albums Get Lonely et Heretic Pride.
Et ce The Life Of The World To Come alors? J'y viens. Après la fierté hérétique, John Darnielle change de cap puisque tous les morceaux de cet album portent le nom de versets de la bible. Musicalement le changement est plus léger par contre: on note juste un ensemble plus épuré que sur l'album précédent. Car si sur la moitié des titres on retrouve le groupe en trio guitare acoustique/guitare électrique/batterie, sur l'autre moitié Darnielle est seul à la guitare ou au piano, pour les moments les plus beaux de ce disque. La voix est alors bien en avant, on apprécie d'autant plus les paroles. Elle remplit les blancs entre les notes, laisse des silences, reste en suspension au milieu d'une phrase. Elle s'enflamme aussi parfois, très hargneuse et tendue avant d'exploser sur Psalms 40:2.

Mais qu'il soit seul ou accompagné pour jouer ses chansons, ce que l'on retient le plus de John Darnielle c'est la perfection de son écriture, la beauté de ses mélodies, pas une chanson en dessous des autres, pendant 45 minutes on tutoie la perfection. D'ailleurs on trouve sur le net les démos de cet album, The Life Of The World In Flux, où tous les titres sont joués par Darnielle seul à la guitare. On se rend alors bien compte de leur qualité intrinsèque, quel que soit le sort qu'il leur sera réservé par la suite.

16ème album sur 16
4AD
USA
2009

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mardi 1 décembre 2009

Edito



Comme tous les ans, je vais y aller de mon top de fin d'année avec mes albums favoris de 2009. Et comme ce mois de décembre voit aussi finir la décennie des années 2000 (même si techniquement la décennie commence en 2001 et se termine en 2010), je ne voyais pas trop comment échapper au bilan musical des dix dernières années.
Bien occupé déjà par le top 2009, je me voyais mal boucler un top de la décennie en un mois, alors j'ai décidé de prendre mon temps et, dans un accès de coolbeanite aiguë*, de créer ce blog. Pas de classement, juste les disques marquants de cette décennie, les chefs-d'oeuvre incontestés, les disques plus modestes, coups de coeur d'un moment de mon parcours musical. Les premiers disques arriveront ce mois-ci, la suite au début de l'année 2010, et au-delà éventuellement.
Et si j'ai décidé de faire ça ici plutôt que sur mon blog, en plus de l'envie de prendre mon temps, c'est parce que j'aimerais que vous aussi, collègues bloggeurs ou simples lecteurs (mais existe-t-il encore des gens qui n'ont pas de blog? ;-), vous participiez à ce blog en proposant vos albums de la décennie. Pas de limite de taille du texte: quelques mots ou des pages entières seront toujours les bienvenus.

Alors si ça vous dit, envoyez-moi vos chroniques par mail: themanofrennes@gmail.com

PS: mon admiration éternelle à ceux qui identifieront tous les disques présents sur la photo (oui même ceux cachés par la patte du chat).

*coolbeanite aiguë: du bloggeur Coolbeans, action de créer un blog de façon compulsive. La maladie peut passer à la chronicité: le patient ne peut s'empêcher de créer des blogs, délaissant alors les plus anciens pour se consacrer aux nouveaux.